VERS SALUT
La terre saignée partout
A gonflé ses joues
Sous nos pieds
Sous nos symboles
“Terre, ils sont désormais ta chair”
Les mille chapelets
De notre poumon
Mutilés
Egrenés
Se livrent au flair des chiens.
Mourir comme des chiens
Des fleurs criblées
De balles d’abeilles
Avant l’adieu du jour
Avant les tendres baisers du soir
Les plumes ensevelies
Retiennent leur souffle
Ecrire aujourd’hui
Suicide de la Poésie
J’écris quand même
Pour survivre
Je lâche mes vers
Dans la grande fosse
Pour saluer ceux qui partent
Ceux qui attendent le prochain train
Ceux qui ont enterré tout souvenir.
Charlito LOUISSAINT, 13 Janvier 2010